Comte de Lusace, Aug. 16-31, 1740, Vienna

le 16. Aout. Je recitai le matin ma leçon au le 16e. Aout. Je sortis le matin a 9. heures de chez moi et allai entendre deux Messes à l’Eglise de Ste. Dorothée parce que il etoit demi fete comme etant le jour de St. Roque patron contre la peste. Le reste de la matinée passa à voir la gallerie Imple. des Tableaux. Ils sont en tres grand nombre mais il y a du bon et du mauvais. L’Arrangement en est assés assorti mais par ci par là avec dommage des tableaux car à quelques uns on a ajouté de la toile à quelques autres on en a oté pour les accommodes à la place.

Je ne dis point cela pour faire paroitre comme si je ne m’y etois point plus mais pour en avoir une idée.

Les dernieres Sales contiennent les plus belles pieces p.ex. La devastation de Jerusalem faite par poucin, la Chasse du Sanglier ou l’histoire d’Athalante et de Meleagre faite par Rubens, Ste. Marguerite faite par Raphael, La femme de Rubens qui sort du bain faite par Rubens, Plusieurs portraits fait par Ticien etc.

Dans les corridors il y a beaucoup de pieces de Ce qu’il y a encore de tres remarquable dans ces Sales ce sont trois tetes repret savoir des deux vieillards,

 

et d’une vielle femme de Tenier qui vit encore, auxquelles on voit les _?_ petites veines et qui sont de la derniere beauté. Dans les Corridors il y a diverses pieces de Teniers et une Ste. Vierge avec L’Enfant Jesus entre ses bras qui qui a une palme à la main et deux religieuses à ses pieds de [blank], Quatre Enfants qui jouer de Rubens, et un autre qui bat du tambour du meme maitre.

L’Empereur a faire peindre à la porte un vieillard avec Sa femme qui ont été trouvé au siege de Belgrade de L’année 1716 dont l’un avoit 172. et l’autre 160 et quelquels ans. Apres avoir vu la gallerie je m’en revins aux logis et allai peu de tems apres chez C. Nesselrode Commissaire General de Guerre qui m’avoit invité à diner et il y eut outre:

  1. Moi
  2. le Mr. le Grandmaitre
  3. le Prince Albani
  4. le C. de Bruhl
  5. le Consr. privé de Bünau
  6. Son Epouse
  7. Mr. le Nonce
  8. le Chancr. de la Cour C. Sintzendorff
  9. le C. Grundacker Stahremberg
  10. Son Epouse
  11. le C. Harrach Land-Marschall
  12. Son Epouse
  13. le President de Guerre C. Harrach
  14. le C. Konigsegg Grandmaitre
  15. le Prince d’Auersberg
  16. Son Epouse
  17. le Prince Em: Liectenstein
  18. Son Epouse
  19. le Comte Windeschgrätz
  20. Son Epouse
  21. le C. Sintzendorff Gran. Maitre
  22. Son Epouse
  23. la C. Badiani Veuve
  24. le C. Nesselrode.

Je jouai apres la table avec la Princesse Emmanuel de Liechtenstein, La Princesse d’Auersberg et la C. Sintzendorff. J’en partis à 6. heures et demi et etant rendu chez moi je fis une partie de guerre au billard. Voyes la Liste à joint sub G.G.g.

Ma maxime Spirituelle:

Ecclesia tot inter calamitates et persecutiones atrocissimas in hanc usque horam perdurare potiui.

et l’autre:

Tempora mutantus nos et mutamur in illis.

Aug 17 1740 Wien

le 17e. Aout. La messe fut au logis J’expediai ma poste et crivis une lettre au S. M. le Roi et une autre à ma tres chere Sœur Marianne, pour la felicites sur son jour de naissance qui est le 29e. d.c.

Dans la Liste ci joint sub H.H. h. sont marqué tous ceux qui ont diné à la table p__ que j’ai donné en ce jour la aussi bien que ceux qui ont été d’ailleurs chez moi.

La C. de Tisch Thierhein fit veuve fit les honneurs de la maison. On joua apres la table jusqu’à 7. heures passées et de ma partie furtent: Mesdemlles de Berthodi et de Lamberg Dames de la Cour regnante et la C. Montesanto. Je fis une partie de Guerre au billard quand le monde fut parti.

Ma maxime spirituelle fut:

Cum reliqua mundi Monarchia utut potentissimae pridem ita concid erint ut de usdem vix nomen amplius supersit; solum tamen Christi regnum quod est Ecclesia stabile, firmumque adhuc perstat.

et l’autre:

Pallida luna pluit ruticunda fiat alba serenat.

le 18e. Aout. La messe fut a Logis.

Je recitai ma leçon au R.P. Confesseur qui fut ce qui est marqué pour ce jour dans la Vera Sapentia et une bonne partie du 3e. du Cathechisme apres quoi je le il relut le journal, et je le continuai* [margin: * Je me rendis à 1. heure au Couvent de S.M. notre Impce. et eus l’honneur de m’entreten avec ma tres gracieuse Grandmere pendant une bonne heure.]

Je dinai ce jour là chez le Chansr. d’Hongrie Badthyani mais reçus auparant le monde marqué dans la Liste ci-jointe sub I.I.i. Il y eut outre moi:

  1. Moi
  2. Mr. le Grandmaitre
  3. le Prince Albani
  4. le C. Bruhl
  5. le Consr. privé de Bunau
  6. Son Epouse
  7. la C. Balthijani.
  8. le Prince Lubomirski
  9. Mr. le Nonce.
  10. le Prince Em. Liechtenstein
  11. Son Epouse
  12. la C. Lisel Althan Dame de la Cour de L’Imperatrice Amelie.
  13. Madme. Kuhnen Dame de la Cour de L’Impce. Amalie.
  14. Madlle. Erdedy Dame de la Cour de L’Impce. Amalie
  15. L’Ambassadeur de France
  16. L’Ambr. de Venise
  17. Son Epouse
  18. le C. Kinski Chancr. de Boheme
  19. le P. Son Epouse
  20. Prince Louis Hilburgshausen
  21. le C. Joseph Kinski
  22. le C. Bathyani

Le diné etant achevé on joua comme d’ordinaire, et je fis ma partie avec L’Ambassadrice de Venise la Princesse Emanuel de Liechtenstein et la C. Althan.

Apres que la partie fut finie je revins un moment au Logis et puis je me rendis un à la Favorite ou je jouai au troisept avec S.M. L’Impce Regnante, L’Archiduchesse Magdelaine et la C. Ogilvy. Je fus recus des MM.Imples. avec beaucoup et L’Impce. ayant su que j’avois ete à la Gallerie m’en parla beaucoup et je Lui repondis en conformité louant beaucoup le bon et faisant abstraction du mauvais. On parla encore de differentes autre choses et S.M. L’Impce. me dit que fort gracieusement que si j’avois envie d’entendre une epreuve de L’Opera elle le feroit savoir au Lamberg qui est le Directeur de la musique.

Ma maxime Spirituelle fut:

Non quam doctrina fidei mutatio in Ecclesia Catholica facta est.

et L’autre:

Mane rub

Nocte rubens calum, cras indicat esse serenum

Mane rubemte polo Sol dicit surgere nolo.

le 19me. Aout. Je recitai au R.P. Confesseur le 3me. Chap. du Cathechisme et ce qui est marqué pour ce jour dans la Vera Sapientia, puis j’entendis la Messe à Ste. Anne, à L’autel de mon St. Patron. Je recus le monde marqué dans la Liste ci jointe sub K.K.k. et ceux auquelles je donnai un diné prié y sont aussi tous marqué. Je fis ma partie avec la Princesse Strongoli la C. Solimbourg qui fit les honneurs de la maison et le Prince Cardines [?]. On joua jusques a 7. et ¼ passé.

On ne but point de _?_ table pour eviter tout jalousie entre la Dame à qui on la porteroit et les autres.

Je fis le Soir une partie de Guerre au billard.

Ma maxime Spirituelle fut:

Nihil Ecclesia Catholica, quod ad fidei dogmata attinet, ex priatino plendore quid quam remisit, sed soli instar tot jam seculis mane immutabilis.

et l’autre:

Ad generum Ceresis sine cede et vulner__ Descendunt reges et sicca morte tyranni.

FC to MJ Aug 20, 1740

le 20e. Aout. Apres avoir entendu la messe dans la Chappelle de la maison j’expediai ma poste en ecrivant une Lettre à S.M. la Reine ma tres gracieuse mere. J’en reçus aussi une lettre en date du 14e. d.c. puis je lus le journal et vis par là comment le Roi mon tres cher Pere avoit fait l’honneur de de au Comte Gouverneur de Dresde à la place du C. de Frisen defund, et au Chevr. de Saxe de le declarer General Lieutenant et de lui remettre le Commendement des Gardes du Corps à Cheval que le C. Rutowski avoit eu jusqu’à present. Je continuai ensuite mon journal et reçus vers une heure le monde marqué dans la Liste ci jointe sub L.L.l. et plusieurs d’entre eux dinerent avec moi sans invitation formelle. Le Prince Lobkowitz me dit que le Prince d’Auersberg et le Comte de Konigsegg qui sort__ de la Conferante lui avoit dit que L’entrée de L’Ambassadeur Turc seroit mardi prochain 23. d.c. et que tout etoit deja signé par le T__. Cela fut confirmé par une notification que le Prince d’Auersberg me fit faire sur ce sujet.

Le Comte Lamberg Directeur de La musique Imperiale vint de la part de la Cour pour me demander à quelle heure je souhaiterois d’entendre L’Epreuve de nouvel Opera* [margin: * Lundi le 22. au matin] LL.MM. regnantes ayant appris que j’etois emp__ de venir l’apres midi parce que j’avois du monde à diner chez moi. J’acceptai son offre et le priai de vouloir bien l’ordonner pour le susdit jour à 9 heures du matin et de rendre mes tres humbles remercimens a LL.MM.Imples. de la grace qu’Elle m’on bien voulu accorder de permettre si gracieusement qu’on fit l’epreuve le matin sans que je l’aise jamais demandé.

Je fis apres La table ma partie à la Guerre au Billard.

Puis je sortit a 7. et m’occupai à fair mon journal et sortis apres cela pour faire une tour vers l’Allée du Prince et prendre un peu d’air.

Je fus de retour à 8. heures et ½ environs.

Ma maxime spirituelle fut:

Haeresis Luna in morem vel mensis unius spatio aliam identidem atque aliam induit formam.

et l’autre:

Omre quod est nimium vertitur vitium.

le 21e. Aout. Je sortis le matin à 9. heures et demi passé apres avoir reçu plusieurs parens du R.P. Confesseur qui sont tous marqué dans la liste ci jointe sub M.M.m.

Je fus enstuie au Couvent ma tres de S.M. ma tres gracieuse Grandmere qui outre plusieurs choses elle me dit aussi qu’Elle souhaiteroit que je me servisse du livre qu’Elle m’a donné a Neuhaus pour m’occuper pendant la messe à la place que de mes autres prieres, sur quoi je me repondis en conformité a S.M. Imple. J’eus aussi de diner avec S.M. et ensuite en joua par deux reprises avec les Dames ordinaires. On assista aussi aux Vepres et aux Letanies et reçut la Benediction.

Je revins ensuite au logis et fus peu de tems apres à la Favorite ou j’eus l’honneur de faire ma Cour à LL.MM. Imples. regnantes, et en fus infiniment gracieuse.

Je jouai avec L’Impce. regnante et Mesdames la C. Sintzendorff femme du GrandMaitre, et la C. de Stahrenberg femme du GrandEcuïer.

Ma maxime Spirituelle fut:

Morum disciplina magnas haud _?_ vicissitudenes subit.

et l’Autre:

De internis non judicat prator.

le 22e. Aout. J’entendis la messe au Logis à 8. heures et demi apres quoi je me rendis au theatre de La Favorite ou je fus vers les 9. heures et ½ environ on commença aussitot la preuve du nouvel Opera. La musique n’en est pas trop etudié mais elle reussit à merveille à cause des belle voix qui la chantent, car outre Appianino Monticelli et Babbi il y a la premiere femme savoir la Reutterin qui a une tres belle voix. La composition de L’Opera pour ce qui regarde le libret composé par Metastasio ne sauroit etre mieux particulierement par rapport à la conduite de toute la piece. Les habits et decorations ne se verront qu’a la St. Augustin. Le theatre en soy meme est fort petit ainsi qu’il y fera bien chaud le jour de l’Opera.

Je revins vers une heure et ¼ au Logis.

Le C. Lowenwolde s’y trouva aussi et m’invita de vouloir voir l’entrée de L’Ambassadeur Turc chez Lui puisque celle ci se sera s’a du faire le jour suivant ce que j’acceptai. Ceux que je traitai en ce jour Là à un grand diné sont marqué dans la Liste ci jinte sub N.N.n.

Made. la princesse Josephe de Liechtenstein fit les honneurs de la maison et l’on but les Santés comme les autres fois. On joua aussi apres s’etre levé de table et je fis ma partie avec la Princesse Josephe de Liechtenstein, Madlle. la C. de Neselrode Dame de la Cour Regnante et la C. de Sintzendorff communement la Sch__. Il y eut aussi à diné Mad. la Comtesse Christine Breünes née Comtesse de Salm à la quelle je fis les Complimens de S.M. ma tres gracieuse mere et m’acquittai aussi de l’autre commission que S.M. m’avoit donné pour cette Dame. Je m’acquittai par là de toute les Commissions dont j’etois chargé de la part de S.M. la Reine, car je m’etois acquitté des autres à mesure que je voois les personnes.

Apres que le mond fut parti je me fis ma partie à la Guerre au billard, et me retirai ensuite.

Ma maxime Spirituelle fut:

Primorum Christianorum vivendi ratio saneta ferme eras et inculpata.

et l’Autre:

Nemo tam Divos habuit faventes

Crastinum ut posset, sibi polliceri.

Turkish ambassador

le 23e. Aout Jour de l’entrée de l’Ambassadeur Turc j’entendis la messe à 9. heures et ½ environ apres quoi je recus le monde marqué dans la liste ci jointe fut O.O.o., puis je me rendis chez le C. Löwenwolde pour y voir l’entrée. Mr. le Nonce, La C. Ottacar Stahrenberg, la C. Sintzendorff comunement la Sch__ et la C. Kowenhuller femme du Feld Marechal s’y trouverent aussi. Le C. Löwenwolde me presenta Mr. de Czernis Czernitzow Cavalier _?_ et Mr. le Baron Tallmann ci devant envoyé Impl. à Constantinople qui connoissant fort bien ce pais là m’explica tout ce qui regardoit lees Turcs pendant l’entrée. Celle-ci commence à une heure, et ½ et dura jusques à 2 heures et ½ vers les ¾ et fut pour ce qui regarde les Turcs / : fort pauvre, et mal propre, mais pour ce qui regarde les Bourgois de Vienna et les auters Chretiens qui l’accompagnoient fort propre et magnifique.

Etant retourné à trois heures chez moi je dinai avec plusieurs Cavaliers sans qu’ils aient été invité avec formalité ainsi que l’on peut le vois dans la susdite liste ci-jointe sub O.O.o.

Je fis ensuite ma partie de Guerre au billard. Le R.P. Confesseur ce trouva la meme apres diné incommode de la gravelle ce qui l’obligea de se mettre au lit. Ensuite je continuai mon journal, et pendent que je m’y occupai voici que Mr. notre cher Nonce envoy son maestro di Camera avec l’heureuse nouvelle de l’Election d’un nouveau Pape en la personne de S.E.Mr. le Cardl. Lambertini Archeveque de Boulougne. Je fis aussi tot entre le Maestro di Camera du nonce pour faire remercier son maitre de la bonne nouvelle qu’il avoit l’attention de me faire savoir aussi tot en me rejouissant avec ce digne Prelat. Peu de tems apres que le susdit Maestro di Camera fut parti le Courier de L’Empereur que le Prince de Santa Croce a expedié avec cette bonne nouvelle se presenta et me dit que S.E. le Cardl. Lamberini Archeveque de Boulogne avoit été elu Pape, ou Vicaire de N.S.J.C. le matin du 17e. d.c. et que Sa Sainteté avoit pris le nom de Benoit XIV comme etant creature de Benoit XIII. Je ne puis point m’empreché de dire que cette nouvelle m’a causé une joye e un contentement inexprimable de sorte que j’en rendis aussitôt graces au Seigneur.

Ma maxime spirituelle fut:

Semper in ecclesia extitere atque hod _?_ existunt non pauci qui primorum Christian__ virtutem et sanctitatum strenc_ emulant__

et l’autre:

Nulla dies abeat qua non sit linea ducta.

le 24e. Aout. Fete de la St. Barthelemi. J’expedia le matin ma poste et ecrivis une lettre à S.M. le Roi.

Le R.P. Confesseur se trouvant encore avec de grandes douleurs de gravelle fut obligé de garder le lit.

J’entendis deux Messes à l’Eglise des Peres Servites Eremites dans la Rossau. J’eus quelques Dames et Cavaliers à un repas ainsi qu’on pourra le voir dans la liste ci jointe Sub P.P.p.

Mad. la Comtesse de Fritag fit les honneurs de la maison.

On joua jusqu’à 7. heures et de ma partie furent la C. Fritag, la C. Gundacker _?_ et la C. d’Ot.

Apres que le monde fut parti je fis une partie au Billard et me retirai ensuite.

Ma maxime spirituelle fut:

Homines mundo despectos, pauperes et ignobiles idololatriam, quæ ta maltas ubique radices egerat, potentissimis mundi Monarchis moni openisuque obluctantibus, eradicare, ac Religionem, sensibus et carni usque adeo repugnantem invehere potuisse, non humanæ industriæ, sed divinæ opus potentiæ fuerit necesse est.

et l’autre:

Magnus Alexander, corpore parvus erat.

le 25e. Aout. Ayant entenu la messe au logis je continuai mon journal.

Le R.P. Confesseur ne _?_ encore venir pres de moi mais il se portoit cependant un peu mieux.

Je recus le monde ainsi qu’il est marqué dans la liste ci jointe sub. Q.Q.q.

Ceux qui dinerent aupres de moi à une table privé [?] aussi marqué dans la susdite Liste. La Comtesse Palfi fille de la Princesse M___ Esterhasi fit les honneurs de la maison.

Les dames jouerent apes la table mais je partis aussi tot de chez moi. S.M. notre Imple.  m’ayant donné l’heure a 5. heures pour etre au Couvent et Lui faire ma cour.

S.M. eut la bonne de me parler pendant une bonne heure et de differentes choses entre autres de certaines Chenilles que dont L’Imperatrice veut me charger pour que je les remette à mon retour en Saxe entre les mains de S.M. la Reine ma tres gracieuse mere.

S.M. L’Imperatrice Regnante m’ayant donné l’heure a 7. heures je me rendis à la Favorite.

S.M. L’Imperatrice me fit dire par Sa Grandmaitresse que je n’avois qu’a entrer dans Sa chambre au lit ou etant venu L’Imperatrice s’assit avec moi et me parla pendant un bon quart d’heure avec beaucoups de bonne me temoignant entr’autre L’estime qu’Elle comservé toujours pour le Roi et la Reine mes tres chers Pere et Mere.

Quelque tems apres S.M.I. fit appeler les Archiduchesses et la Grande Duchesse, et celles-ci etant venus elle sortit dans la Chambre appellée le SpiegelZimmer ou L’Imperatrice fit Sa partie de jeu au troissept avec moi, la C. Kinski, et la C. Thierheim veuve. L’Empereur survint vers les 8. heures et demi et S.M. me gracieuse infiniment.

Je revins a 9. heures au Logis et ma maxime Spirituelle fut celle qui suit:

Divina potentiæ per vias mundi prudentiæ ac sagacitati inaccessas prorsus et incognitas imo in speciam contrarias ad propositam sibi metam certissime novit pertingere.

et L’autre:

Sta pes, Sta mi pes nec labere mi pes

Ni tu stes mi pes lectus erunt lapides.

le 26e. Aout. La messe fut comme de coutume à S. Anne et ensuite je me rendis au Tresor Imperial qui est dans la Burg Imple. du coté du jeu de paume. Il y a des tres belles choses dans se tresor.

Ce qu’il y a en y voir n’est pas s’y remarquable par Sa beauté que par son ouvrier, y ayant plusieurs pieces tournées par les Emprs. Ferdinand 1. et 2d. par L’Electeur de Saxe Jean George 1er. et par d’autres Princes. Il y a beaucoup de montres de differentes façons en or et en argent.

Le plus remarquable du tresor pour ce qui regarde le profane /: car il y a des choses Sacrée comme par ex: des Reliques dont nous parleront plus amplement ci-dessus :/ est un armoire rempli de piereries ou il y a entr’autre un file de 24. perles graces comme une petite noisette. Outre cela une perle d’une grandeur tres rare qui seule à été estimé 25000 Ecus. De plus une Agraffe d’Emerodes tres belle que L’Empereur a porté sur son bonet quand il fut habille à l’Hongroise au Couronnement de Presbourg outre plusieurs autres piereries comme die HaußPerle. On appelle ces grosses perles dont j’ai parle ci dessous die HaußPerle. En voilà aussé assé du tresor profance passons à l’heure qu’il est au Sacré.

Il y a dans celui-ci une telle quantité de Saintes Reliques qu’on ne sauroit les remarquer toutes. Je me contenterai donc d’en remarquer les principales, mais en parlant des celles ci je remarquerai diverses autres pieces dignes d’attention. Il y a parmi cette grand quantité de reliques le Cloux qui a passé la main droite de N.S.J.C. Du Sang precieuse de N.S.J.C.

Un Crucifix qui a la langue hors de la bouche. I est de metal et est certainement celui qui doit avoir parlé au dernier Empereur Ferdinand lorsque les rebelles assiegerent Vienne, et Lui dit ces propres paroles:

Ferdinande non tedeseram.

Au reste le garder du tresor ne peut pas me dire distinctement le nombres autres reliques.

J’ai oublié de remarquer en parlerant du tresor profane deux tres beaux tablaux du fameux Corregio dont l’un represente Ganymede et l’autre La Io.

Je retournai ensuite chez moi et le Comte Lamberg directeur de la Musique Imperiale me presenta le meme matin les Livrets de L’Opera de Zenobia. Je sortis a 9 heures et ½ de chez moi et y revins a 2. 1. heure et ½, passé :

Mad. la Princesse Emmanuel Liechtenstein vit le tresor avec. moi.

S.M. le Roi mon tres cher Pere ayant parmi au Baron d’Erfa de me donner un diné pendant mon Sejour à Vienne, et cell ce dernier m’ayant invité pour ce jour là je m’y rendis a deux heures; il y eut outre:

  1. Moi
  2. Mr. le GrandMaitre
  3. le Prince Albani
  4. le C. Bruhl
  5. le Prince d’auersberg
  6. Son Epouse
  7. le Prince Em. Liechtenstein
  8. Son Epouse
  9. le C. Gundacker Stahemberg
  10. Son Epouse.
  11. le C. Harrach LandMarschall
  12. Son Epouse
  13. le Chancr. C. Sintzendorff
  14. le C. Sintzendorff Gr. Maitre
  15. Son Epouse
  16. Mr. notre cher Nonce
  17. le Prince Lubomirski
  18. le C. de Konigsegg Gr. M.
  19. le Consr. privé d’Erfa
  20. Son Epouse.

On joua apres la table et je fis ma partie avec la C. Sintzendorff femme du GrandMaiatre, la Princesse d’Auersberg et Mad. d’Erfa.

Je priai tous leur Ministres de Conference en leur signifiant mon prochain depart de cette Residence Imple. de conserver toujours le meme attachement qu’ils ont temoigné jusqu’à present pour le Roi mon tres cher Pere et toute ma maison qu’ils en temoigné pour elle jusques à present pour Elle. Apres etre retourné chez moi le C. Lamberg Directeur de la Musique vint chez moi pour prier que l’on envoya quelqu’un pour voir ma loge et y faire changer ce tems ce qui pourroit servis pour ma plus grande commodité.

Le C. de la Peruse Envoyé de L’Electeur de baviere vint aussi le meme soir et donna une tabattiere d’or garnie de brillants de la part de Son Maitre a Mr. le Grandmaitre en memoire de l’aggrement que L’Electeur à eu du ministere de Mr. le Grandmaitre à Sa Cour.

Ma maxime spirituelle fut:

Ecclesiam Catholicam acetam […]

et L’Autre:

In Crathera meo Thethis est conjuncta Lieo: Est dea juncta deo, sed dea maior eo.* [margin: * Voyer la liste ci jointe sub. R.R.r.]

le 27e Aout. La Messe fut comme à l’ordinaire et je reçus ensuite deux tres grati gracieuses lettres, une de S.M. le Roi, et l’autre des S.M. la reine mes tres chers Pere et Mere. La premiere est en date du 22e. de.c. et il y avoit une incluse pour S.M. notre Imperatrice, et La deuxieme est en date du 21e. d.c. et y il y avoit une incluse pour S.M. L’Imperatrice regnante. J’ecrivis le meme matin à S.M. la Reine et lui accusai la reception des ses ces lettres.

J’appris aussi que le Pape avoit fait les promotion suivantes:

Segretario di Stato – le Card Valenti

Segretario de’ Memoriali – Mgr. Levizani

Segretario della Cita [?] L’Abbé Rota

Datario – le Card. Aldrovandi

Cancelliere – le Card. Ruffo

Maestro di Camera – Msgr. Colonna di Sciarra

Arciprete di S. Giov. Lat. – le Card. Corsini

Chierico di Camera – Msgr. Flavio Chigi. [marginalia]

et on suppose Auditor della Cambia Chierico di Camera Mgr. Carraciolo Santobuono

outre plusieurs qui ont été confirmés dans Leurs ancienne charge.

Je reçus ce jour là le monde qui est marqué dans la Liste cijointe sub S.S.s. Ceux qui dinerent avec moi y sont aussi marqué. Nous jouames apres diner au billard apres quoi je continuai mon journal et fis le soir une autre partie au billard.

Ma maxime Spirituelle fut:

Quod ad septentrionem extremumque Europa angulum clero religiosisque familiis atque Ecclesiae Catholicae subtraxerat haeresis, Deus abunde xerat heresis resarciebat ad meridiem orientem et occidentem tot centenis animarum millibus ad Ecclesiam Christique ovile ad ductis.

et L’autre:

Valo Volat irrevocabile tempus.

Luca_Antonio_Predieri_-_Zenobia_-_titlepage_of_the_libretto_-_Vienna_1740

le 28e. Aout. Jour de Naissance de S.M. L’Imperatrice Regnante j’enten tout le monde se mit en Grand Gala et je me rendis a midy environ à la Cour pour feliciter S.M.I. et toute la famille Imple. sur ce grand jour. Je fus reçu de LL: MM: Imples. avec beaucoup de bonte et de graces /: J’avois entendu deux messes avant que d’aller à la Favorite à l’Eglise de Ste. Anne puisque c’etoit Dimanche : / LL. MM. s’etant mis a table je partis de la Cour et allai diner chez le C. de Konigsegg au jardin du Prince Trautsaun [sic] ou il m’avoit invité de venir. Il y eut à ce diner les Ambassadeurs et toutes les charges des deux cours regnantes. Le diné finit a 3. heures et demie et puis tout le monde se rendis au petit theatre de la favorite ou l’on representa l’Opera de Zenobia qui reussit qu’on ne peut pas mieux pour ce qui est des voix, habits, et decorations. MM. Imples et la familles Imple hormis le Duc furent de au Parterre derniere l’Orquestre à Leur droite de coté etoient les Ambassadeurs savoir le Nonce, et celui de France. Derriere LL. MM. Imples etoient les Princesses, les Dames de Cour et les Dames de la ville qui etoient venu avec la Cour au theatre sur 9. bancs dans le premier desquels etoient toutes les princesses et dans les 8. autres les Dames de la melées avec celles de la ville. Il y avoient outre cela beaucoup de Dames et de Cavaliers qui n’avoient point suivi la Cour et celles et tout ce monde etoit range sur L’Amphitheatre qu’on avoit bati expres avec cette distinction que ceux qui etoient de la premiere qualité etoient sur les aux premiers places et les autres à proportion. L’Empr. deputa deux chambellans savoir le C. de Bergen et le C. de Lamberg pere de Madlle. Lamberg Dame de la Cour regnante pour placer le monde. Le Duc etoit place dans une loge qu’on avoit construite pour lui sur la terrace qui est vis à vis du theatre et à coté de la gallerie ou LL: MM. Imples soupent.

On avoit construite une autre loge pour moi en ouvrant une fenetre à coté gauche du theatre du coté du jardin par laq lequelle j’y entrai. Elle etoit batie de façon qu’on jouissoit fort bien et du theatre et du parterre.

Le R.P. Confesseur vint apres l’Opera qui finit à 9. heures ayant duré 4. heures et ½ pour prendre congé de moi puisqu’il part le jour suivant.

Ma maxime Spirituelle fut:

Licet omnis haeresis schisma quoque fit: non tame vicissim omne schisma est haersis

et L’Autre:

Iam mea non mater versituabor ego.*

[margin: * Voyes la Liste ci jointe sub. T.T.t.]

le 29e. Aout. Toute la matinée se passa à recevoir du mon de ainsi qu’il est marqué dans la liste ci jointe sub U.u.u. et cette occupation de recevoir le monde dura jus depuis neuf heures du matin apres que la messe fut entenduë dans la chappelle de la maison jusques vers midy.

Mr. de France Valet de Chambre de Notre Imperatrice qui fait la fonction de son caissier m’ayant prié de venir voir son Cabinet j’y allai ce matin là avec l’Aggrement de ma tres gracieuse Grandmere et y trouvai de fort belles choses pour un particulier. Il y a par ex. des idoles d’Egypte avec leurs gyroglifs qui est le caractere de l’Antique grands et petits. Un minieral tres beau parce qu’il est cru d’une maniere fort curieuse. Item des tableaux du Rubens, du Paul Veronese, de Raphael d’Urbino et de plusieurs autres bon maitres. Il y aussi des medailles asses rares en argent et en plomb cuivre. Il avoit aussi un manuscript fort ancien qu’il a acheté depuis peu et duquel il me fit present.

Apres avoir fini de voir ce Cabinet qui ne laisse pas d’avoir son merite je retournai un momment chez moi puis j’allai diner chez le Prince Emmanuel de Liechtentein avec les personnes suivantes car outre

1. Moi il y eut

2. [blank through end of list]

3.

4.

5.

6.

7.

8.

9.

10.

11.

12.

13.

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16.

17.

18.

19.

20.

Je dus partis vers la moitié du 2e. Service à cause que LL.MM.Imples regnantes m’avoit donner l’heure a 3. heures et ¾ pour mes audiences de conge. Je me rendis donc à l’heure marqué à la favorite et le Ceremonie pour ce qui regard les antichambres c’est à dire la reception et l’introduction fut observé tant aupres l’Empr. qu’aupres des Archiduchesses de la meme facon comme aux premiere mais quand je fus à la porte de la retirade de L’Empr. S.M. vint à ma rencontre, et je Lui baisai aussi tot la main. Je fis ensuite mon tres humble compliment de remerciment* [margin: * pour toutes les graces que j’avois recu pendant mon sejour en son Imple. residence et me recommendant de plus en plus à L’honneur de Ses graces Imples comme aussi] en temoignant a S.M.I. que quoique je ressentois un plaisir et joye infini de repondre en peu de pars mes trois chers Pere et Mere je ne pouvoir neamoins m’empeché d’etre infiniment touché de ce que je devoir me separer de LL.MM.Imples. desquelles j’avois été comblé de tant de bienfaits, lesquels je n’oublierois jamais de ma vie en ayant continuellement un souvenir tres respecueux.

L’Empereur me repondit sur cela tres gracieusement et d’un air affable que S.M. avoit eu plaisir de me voir a la Cour et qu’elle etoit fachée de ce que j’en partois si tot. Que je pouvois etre assure de Sa Protection Imple et que je devois dire de Sa part à LL: MM: mes tres chers Pere et Mere que S.M.I. se seroit un plaisir de pouvoir lui faire connoitre dans tout les occasions l’estime et L’Amitié quelle a et aura toujours pour LL. MM. et la bonte que L’Impr. aura toujours pour toute leur maison sur cela je repondis que S.M. pouvoit etre tres persuade d’un veritable attachement du Roi et de la Reine et d’une tres humble reconnoissance de comme aussi d’un tres respectueux attachement de moi et de tous mes freres et sœurs.

L’Empr. ne me fit point asseoir mais avoir fait les complimens ci dessus m’entionnés S.M. me conduit elle meme du coté de L’Impce. par ses retirades.

Etant venu là je fis environ le meme compliment de remerciment à S.M. L’Impce. la priant de plus de vouloir bien accorder me faire L’honneur de Sa protection aupres de Son Auguste Expouse.

Elle me repondit tres gracieusement sur cela qu’Elle avoit deja eu occasion de connoitre ma mon tres respectueux et sincere attachement pour LL: MM. Imples et toute leur Auguste maison et qu’Elle me prioit de vouloir assurer le Roi et la Reine mes tres chers Pere et Mere que S.M.L’Impce. embrasseroit avec plaisir toute les occasions qui pouroient se presenter pour temoigner a LL: MM L’Estime et l’amitié qu’Elle a et aura toujours de Leur Personnes Royales et que je devois moi meme etre persuadé de ses bonnes graces e faire des complimens de Sa part à tous mes cher freres et sœurs.

Apres les complimens qui surent faits de part et d’autre debout LL.MM. Imples s’assirent sur des chaises à bras mises sur une meme ligne, et m’ordonnerent de m’assois aussi moi. Ma chaise etoit postée vis a vis et avoit aussi les bras.

Tant L’Empr. que L’Impce. me gracieuserent infiniment, et j’eus l’honneur de rester un bon quart d’heure avec LL: MM. Imples. Lorsque je me raccommendai de rechef à l’honneur de leur bonnes graces, et Protection S.M. L’Empr. m’embrassa j’ose dure tres tendrement et me fit un magnifique present consistant en une bague d’un gros brillant et S.M. L’Impce. m’assur__ de nouveau tres affablement de l’honneur de ses bonnes graces et puissance protection me fit present d’une tres belle canne avec un pomeau de crystal de roche en figure d’une Syrene garni de brillants rouges et blancs.

En sortant de chez L’Impce. je passai par les Antichambres de S.M. ou la GrandeMaistress Princesse d’Auersberg et toutes les Dames de la Cour prirent congé de moi, et passai ensuite du coté de la Grande Duchesse ou je fus reçu par le GrandMaitre C. Herberstein, etc. comme la premiere fois. Je pris congéde de en meme tan .. des autres deux Archiduchesses Marianne et Magdelaine qui se trouverent chez la Duchesse et les priai toutes de vouloir par leur protection me conserver à l’aven__ les bonnes graces de LL: MM. Imp:les Elles ma repondirent fort poliment là dessus que je pouvois bien etre assuré de leur amitié et que je n’avois pas besoin de leur intercession d’aupres de Leurs augustes Pere et Mere qui tous les deux avoient beaucoup d’estime et d’amitié pour ma maison. Je leur temoignai aussi que j’embrasserai tres volontiers les occasions qui se presenteroient pour montrer mon attachement à la maison Imple. pour faire ma Cour à L’Empr. et à l’Impce de meme que pour assurer de mes devoirs Mesdames les Archeduchesses surqui Elles me repondirent fort congruement. Comme il y avoient aussi les Princesse filles de la Duchesse et le Prince Charles de Lorraine on ne s’assit point mais apres avoir tenu les discours ci dessus marquées je pris congé de jeune princesses et du Prince et m’en allai ensuite la Duchesse m’ayant temoignée qu’Elle devoit aller rejoindre LL: MM. Imples qui allerent vers les cinq heures du Soir à une epreuve de Canons et de mortiers apres lesquelles il y eut un petit feu d’artifice et je peut dire que le tout ne reussit pas trop bien aussi n’etoit-ce que un feu fait par des ecoliers. Ce fut du coté de Nussdorff à on avoit eu L’attention de batir outre la tente ou etoit la Famille Imple. ou une autre pour moi et pour ceux de ma suite. L’Impce. regnante me fit l’honneur et la politesse de m’envoyer par un page toute sorte de rafraichissemens.

Ma maxime Spirituelle fut:

Her Hæreticus est qui vel in unico fidei articulo ab Ecclesia Catholica dessentia.

et l’autre:

R. habet ausonicum liber hic hebet Rq pelascum

R. habet habræum prætereaq nihil.

le 30. Aout. Je recus le matin apres la messe le monde qui est marqué dans la liste ci jointe sub W.W.w.

Liste WWw

S.M.L’Impce. Amalie ma tres gracieuse Grandmere ayant ordonné que je soye à 11. heures à Son Couvent je m’y rendis à l’heure nommé et eus l’honneur de diner avec S.M.I. On joua comme les autres fois au troissept et puis apres S.M. parla avec Mr. le GrandMaitre sur differentes matieres, et ensuite avec moi me repetai sur tout de continuer la pieté que l’on m’a inspiré des ma jeunesse et d’etre bien sur mes la gardes de et ne pas me laisses trompes par les flateurs et plusieurs autres ammonitions fort salutaires que je promis d’observe tres exactement d’autant plus qu’Elle me venoirent de la bouche d’un Grandmere que j’honore respecte et aime si veritablement de cœur comme S.M. notre chere Imperatrice. J’avois deja montré a S.M.I. les presens magnifiques de LL: MM: Imple. regnantes et Elle en ajouta un 3me. consistant en un Cailloux de Vienne enchasses en tabattiere dans la quelle il y avoient deux boutons à chemise tres magnifiques de brillants.

Je ne saurois exprimer combien m’a été sensible la separation d’une si chere Grandmere de laquelle j’avois recu tant de graces et si j’ose dire d’attention. S.M. le Roi ayant envoyé de magnifiques presens à distribuer à differentes Dames je les distribuai selon qu’ils etoient marqué. Ils consistorent tous en poisons de brillants dont l’un etoit pour la Princesse Esterhasi Grande maitresse de L’Impce., l’autre à la Comtesse Nadaste, le 3me. à la C. Dietrichstein qui avoit cede son quartiers dans la maison de Mr. le GrandMaitre le 4e. pour la premiere femme* [margin: *Zuckmündl] de chambre Kircherin qui servent L’Impe. dans le Couvent outre une tabatiere et montre de Jaspe garnies de briillants, au Prince Emmanuel de Liechtensein un tabatiere d’or garnie de brillants, au C. Lenghorn GrandMaitre de la Cuisine de L’Impce: et enfin une bague d’un brillant jaune garnie de petits blances au ‘c. Lamberg Directeur de la Musique Imple.

Le Je reçus au retour du Couvent ainsi qu’il est marqué dans la Liste ci jointe sub W.W.w.

Le Prince Emmanuel C. de Liechtenstein donna le soir une assemblée à mon honneur. Toute la noblesse de la Ville s’y rendit jusqu’à Made. Gundacker Stahrenberg qui depuis quelques années ne s’etoit rendu à aucune assemble ni autre fonction publique, hormis les dinés. Il est à remarqué que tous les Ambrs. ont été à cette assemblée hormis celui de France quoique Made. son Epouse y ait été.

Je montrai à tout le monde les magnifiques presens que j’avois reçus et lorsque je fus au logis le nonce et L’Ambr. de Venise vinrent chez moi pour prendre congé.

Ma maxime Spirituelle fut:

Quemadmodum non nisi unus est Deus, ita pariter non nisi una pariter fides esse potest.

et l’autre:

Cunctamdo restituit tem.

le 31e. Aout. Le Prince de Liechtenstein vint le matin prendre congé de moi de meme que plusieurs officiers. Ils entendirent la Messe avec moi et je partis a 7. heures du matin.

Quand nous fumes arrivé aux moulins passé les ponts du Danube, Mr. le Nonce qui d’y etoit trouvé prit encore congé de moi. En arrivant à Hollabrunn a 4. postes de Vienna je trouvai le C S.M.I. L’Empereur ayant ordonné que les Comissaires de Quartiers ou des Cercles viennent me recevoir et m’accompagner par leur districtes comme pour la Reine ma sœur malgré que je voyage incognito, le C. de FunftKirchen Chambellan de la Majesté et Comissaire du quartier par lequel je passai en Autriche. Il dina avec moi de meme que le C. de Hardeck Chambellan de L’Impce. ma tres chere Grandmere qui avoit été envoyé jusque là pour me souhaiter encore une fois un bonne voyage de la part de S.M.I. et me dire de Sa part qu’Elle desiroit d’avoir de mes nouvelles par Mr. le GrandMaitre chaque fois qu’il y auroit occasion par quelque poste que nous rencontretions en chemin; ce que je le priai d’assurer au L’Impce. Je continuai vers le 4. heures mon voyage et arrivai heureusement en deux heures de tems a Pulckau d’où j’expediai aussitôt le Chambellan C. de Bruhl à Vienne avec des Lettres de remerciment pour LL:MM: Imples.

Le Comissaire C. de Funftkirchen qui m’avoit suivi jusqu’ici soupa avec moi.

Ma maxime Spirituelle fut:

Ubi plures sunt fides, jam incipit nulla esse fides

et l’autre:

Filioli emula imi charismata meliora.

 

 

 

Comte de Lusace, July 1-15, 1740, Vienna

le 1r. Jui le 1r. le 1r. Juillet. Je sortis le matin à dix heures, et demi, et me rendis au College des Peres de la Compe. de Jesus, et y entendis la Messe à L’autel de St. François Xavier, mais d’en haut d’une tribute.

Je retournai à onze, et demi au logis et reçus le monde ainsi qu’il est marqué dans la liste ci jointe sub J.

Je dinai chez moi, et demeurai le reste de la journée au logis, afin de donne lieu au Prince Albani et aux Cavaliers de ma suite de donner voir le soupé de l’Empereur, ces derniers n’ayant point encore été presenté à LL. MM: Imples.

Je m’occupai pendant ce tems à repondre à mon sœur Marianne sur sa lettre du 11e. du passé et à ecrire à la Princesse de Weissenfels, comme aussi à faire mon journal.

Le 2e. Juillet Fete de la Visitation de Notre Dame; je fis le matin apres les huit heures mes devotions à la maison professe des Peres Jesuites apre dans la Chappelle de la tres Sainte Vierge, apres m’etre Confesié chez moi. Je pris le Chocolat dans la chambre ou logeoient autre fois les Cardinaux Salerno, et Cienfuegos defunct.

Ensuite je retournai pour un momment au logis, mais je ressortis dans l’instant pour me ren__ au Couvent de S.M. L. Imperatrice, ou j’arrivai à la moitie du Sermon environ. J’assistai puis apres à la messe chantée dans la Chœur d’enbas des Religieuses, et eus apres cela l’honneur de diner avec S.M.I. en Compagnie de mesdames les Archiduchesses Marianne et Magdelaine dans le refectoire des religieuses. Comme le Couvent etoit c’est à dire la Clauture etoit ouverte ce jour la pour toutes les Dames de la Cour aussi bien que dans de la ville il y en eut un tres grand nombre, et elle assisterent toutes à la table.

Ce furent les Religieuses qui servirent à table. S.M. L’Imperatrice s’etant retirée un peu, j’allai avec Made. Klenck à la chambre de recreation ou nous trouvames les Archiduchesses, avec lesquelles nous parlames de differentes choses, en autre de la Bibliotheque Imperiale. Made. de Klenck m’ayant demandé ce que j’avois vu ici, et à quoi je passai mon tems.

Nous allames ensuite avec les autres Dames qui s’etoient rendu dans la susdite chambre, entre lesquelles etoit Made. Catherine Dietrichstein dame de la Clef de S.M. L’Imperatrice regnante, chez dans la chambre de ma tres gracieusse Grandmere, ou je jouai au troissept avec S.M.I. et Les deux Archiduchesses Marianne, et Magdalaine. Le jeu etant fini on alla aux vepres, et j’y assistai au meme endroit ou nous j’avois été se matin.

Puis S.M. L’Imperatrice me fit appeler dans l’apartement d’enhaut ou S.M. parla quelque tems, sur tout de la façon que l’on pourroit faire en sorte que je pus traiter le nonce plus librement et à l’amiable, mais comme les choses ne sont point encore accorder sur ce point S.M. remis à un autre jour d’en parler plus amplement. Je me retirai à six heures passées du Couvent et retournai par le SchottenThor.

Nous rencontrames LL. MM. Imples. regnantes les Archiduchesses et toutes leur cour qui retournoin_ d’une processon qu’ils ont eu aujourdhui à l’Eglise des Peres Jesuites. Lorsqu’on les apperçut Mr. le Grandmaitre et les Cavaliers de ma suite descendirent du Carosse. J’ecrivis le meme jour à la S.M. la Reine, et il n’y eut personne chez moi pendant toute cette journée n’y eut que tres le 3e. Juillet peu de Cavaliers ainsi qu’il est marqué dans la liste ci jointe sub K.

le 3e. Juillet. Apres avoir recité au R.P. Confesseur un ou deux miracles operes par l’intercession de St. François Xavier à Oberbourg, et avoir lu quelque chose de l’endroit d’Oberbourg ou proprement de Strasche, j’entendis la messe à l’Eglise des Peres Franciscains. L’On pourra voir le monde qui fut ce jour la chez moi dans la liste ci-jointe sub L.

Ma maxime fut: Huc murus aeneus esto, Nil conscire sibi, nulla pallescere culpa.

et je repetai aussi ce distique: Optime mater ero tu filius optimus esto Ut mihi natus sic tibi mater ero.

Je dinai chez le C. Sintzendorff Grandmaitre de S.M. L’Empereur, et il y eut la Compagnie qui suite:

le Prince Albani

Mr. le Grandmaitre

le C. de Brühl

le Baron Bunau Consr. Privé de S.M. le Roi et ministre Plenipotentiaire à la Cour Imperiale.

le Prince Emanuel de Lichtenstein, et

Made. la Princesse son Epouse.

Le C. de Konigsegg Grandmaitre de L’Imperatrice regnante, et madame son Epouse

Le C. Gundacker Stahrenberg

Made. son Epouse

le C. de Harrach Landmarschall et Made. son Epouse

le Nonce Apostolique

l’Ambassadeur de France et Made. son Epouse.

le Feldmarechal C. Harrach

L’Ambassadeur de Venice

le GrandChancelier Comte de Sintzendorff.

Je fis apres diné une partie de troissept avec la maitresse du logis Mr. le Nonce, et le Landmarschall C. Harrach, apres laquelle je revins un moment chez moi, puis je retournai chez le grand maitre C. Sintzendorff qui donna outre le magnifique repas une tres nombreuse assemblée le meme soir Il y jouai avec le Nonce la maitresse du Logis, et la Princesse d’Aursberg. J’y demeurai jusques à dix heures et demi.

le 4e. Juillet. J’entendis la messe dans la Chappelle de la maison, et m’occupai ensuite avec le R.P. à lui reciter quelque miracle de St. Xavier operé à Oberbourg et en contiuant_ à lire la suite de ce que j’ai commencé le jour precedent.

Ma maxime fut: Anglorum reg: scribit tota schol Salerni : Si vi incolumem si vis te reddere sanum, Curas tolle graves, irasci crede profanum , Parce mero, cenato parum, non sit tibi vanum, Surgere post epulas, somnum fuge meridianum, Non mictum retine, nec comprime fortiter anum, Haec bene si serves, tu longo tempore vives.

Le monde qui fut ce jour là chez moi est marquer dans la liste ci-jointe sub. M.

Je me rendis ensuite chez le C. Sintzendorff Grand Chancelier, qui l’etant de la Cour logé dans la Chancellerie d’Autriche. Je vis apres le diné un petit cabinet qu’il a accommodé lui meme de meme que tout le reste du Palais. Il y a des beaux tableaux et beaucoup de commodité et de degagements.

Je fis apres le diné une partie de troissept avec la C. Sintzendorff grand femme du Grandmaitre, l’Ambassadrice de Venise et la Landmarschallin C. de Harrach.

Ceux qui furent à la table chez le grand Chancellier furent[i]:

  1. Moi.
  2. le Prince Albani
  3. Mr. le GrandMaitre
  4. le Comte Brühl
  5. le Consr. Privé Bünau.
  6. le Prince Lubomirski.
  7. le Prince Hilburgshausen Oncle.
  8. le jeune prince Hilbourgshausen Neveu
  9. Mr. le Nonce
  10. L’Ambassadeur de France
  11. L’Ambassadrice son Epouse.
  12. L’Ambassadeur de Venise.
  13. L’Ambassadrice son Epouse.
  14. le Prince Emanuel Lichtenstein
  15. La Princesse Emanuel Lichtenstein
  16. le C. Frantz Stahrenber Grand Ecurier
  17. la C. Frantz Stahrenberg.
  18. le C. Sintzendorff Grand Maitre
  19. la C. Sintzendorff son Epouse
  20. le C. Gundacker Stahrenberg.
  21. la C. Gundacker Stahrenberg.
  22. le C. Harrach GrandMarschall.
  23. la C. Son Epouse.
  24. le C. Lonigsegg Grandmaitre
  25. le Prince d’Aursberg
  26. la Princesse Son Epouse.
  27. le Prince de la Tour Taxis.
  28. le Grand Chanciller Sintzendorff
  29. le C. Guliaume Sintzendorff
  30. la C. son Epouse appellé la ___
  31. la C. Wentzel Sintzendorff
  32. L’Abbe Sintzendorff.

Apres avoir été un moment chez moi Je retournai à l’assemblée qui fut tres nombreuse et y mais je n’y vins qu’à neuf heures du soir parce que j’avois du me rendis à la Favorite pour avoir l’honneur de faire la partie de troissept avec S.M. l’Impe. Regnante qui me recut tres gracieusement et qui me demanda avec empressement dequelle maniere je m’amusois ici, et ce que j’y avois vû. S.M.I. voulut outre cela savoir des nouvelles de LL.MM. le Roi and la Reine ma tres mes tres chers Pere, et mere, et de tous mes freres et sœurs. L’Empereur survint à la fin du jeu, et S.M.I. me fit l’honneur de me demander comment l’air de Vienne me convenoit, et je Lui repondis en conformité.

Apres donc que la Les Archiduchesses, le GrandDuc et la Grande Duchesse de meme que le Prince Charles de Lorraine y furent aussi. Je me rentrai come l’autre fois et n’omnettois point, de baiser en avant et en venant et en partant les mains à LL.MM. Imples.

Apres que je me fus retiré de chez l’Imperatrice J’envoyai un gentilhomme de Chambre pour m’informer dela Santé de Made. la C. Fuchs qui est incommodié d’un rhumatisme. Je retournai ensuite chez le Grand Chanceiller ou je fus une partie de troissept avec le C. Wentzel Sintzendorff, l’Ambassadrice de Venise, et Mr. le Nonce.

le 5e. Juillet. J’entendis la messe à dix heures du matin, et le R.P. Confesseur partant aujourd’hui il pour une maison de Campagne du College il n’y eut point d’instruction d’autant plus que je dus aller dabord apres la esse au Couvent de L’Impce. Amelie ma tres chere Grandmere. J’eus l’honneur d’y diner avec S.M.I. et ma tres chere GrandMere s’etant retirée un peu je fus voir le jardin, et me promenai à pied jusqu’au jardin potager, et je m’arretai à une petite chappelle ou je m’arretai pour dire un Pater et [_?_] à Notre Dame de MarieZell à laquelle cette petite chappelle est dedié.

Je vis aussi les tres belles porcellaines que LL.MM. mes Pere, et mere ont envoyé à L’Impce. et dont S.M.I. montra un grand plaisir.

Elle me parla longtems de la Reine des deux Siciles se plaignant tres fort et avec affliction de ce qu’il y avoit si longtems de ce qu’elle ne lui avoit ecrit. Puis S.M. parla aussi avec Mr. le GrandMaitre touchant le Ceremonie à Observer avec les Ambassadeurs mais comme il n’y avoit point encore des lettres qui porta__ quelque resolution sur la cela de Dresde celleci ne pouvant venir que Samedi. S.M. remit d’en donner des reponses aux Ambassadeurs.

S.M. Je reçus le meme jour une lettre tres gracieuse de S.M. la Reine ma tres chere mere en date du 1r. d.c.

Lorsque je partie du couvent, je ne rendis au Jardin de Lichtenstein dans la Rossau ou je vis le magnifique Palais qui est une des plus belles maison de campagne que j’aye vû, et ce qu’il y a de plus est le Vestibule d’enbas qui est un tres beau perystyle. Il y a outre cela des peintures asses bonnes de maitres modernes. La Sale est peinte par le fameux Frate_ del Pozzo.

S.M. le Roi mon tres cher Pere passa une etée entiere dans ce jardin. Pour ce qui est du jardin meme il n’est pas trop beau, et on m’a assuré qu’il y en a de plus petits à la verité mais plus beau que celuici.

J’ecrivis au retour une lettre à S.M. le Roi.

Ma maxime fut: Ad generum Cereris sine caede ac vulnere pauci Descendeunt reges, et sicca morte tyranni et la Spirituelle: Virginis intauta dum transis ante figuram Fratereundo cave, ne sulcatur ave.

On pourra voir le monde qui fut chez moi ce jour la dans la liste ci-jointe sub. N.

le 6e. Juillet. Le R.P. Confesseur etant hors de Vienne je m’occupai le matin à ecrire mon journal.

Ma maxime spirituelle fut: Salve Sancta Parens: enixa puerperal Regem Qui caelum, teramque regit qui cuneta gubernat.

et l’autre qui est un vers de Virgile exprimant le galop d’un cheval celui qui suit: Quadrupendante putrem sonitu quabit ungula campun.

On pourra voir le monde qui est venu me voir dans la liste ci jointe sub O.

L’Empereur m’envoya ce jour là un gros Cerf que S.M. Imple. avoit tué Elle meme. Je dinai chez le C. Gundacker Stahrenberg dans Sa maison au jardin de cette facon en y contant moi meme:

  1. Moi.
  2. Mr. le Grandmaitre
  3. le Prince Albani.
  4. le C. Bruhl.
  5. le Consr. Privé Bunau.
  6. le Nonce Apostolique.
  7. L’Ambassadeur de France.
  8. L’Ambadrice [sic] de France.
  9. le Prince Lubomirski.
  10. le Prince Emanuel Lichtenstein.
  11. la Princesse Emanuel sa femme.
  12. le Prince d’Hilburghausen.
  13. le C. d’Harrach Landmarschall.
  14. Son Epouse.
  15. le C. Sintzendorff Grandmaitre.
  16. la Comtesse Son Epouse.
  17. le C. Konigsegg Grandmaitre.
  18. La Comtesse Son Epouse.
  19. le C. Sintzendorff Grand Chamb.
  20. L’Ambassadeur de Venise.
  21. L’Ambassadrice de Venice.
  22. Made. Hamilton Dame de la Cour de S.M. l’Impce. regnante.
  23. le C. Frantz. Stahrenberg.
  24. la C. Son Epouse.
  25. le C. Coloredo.
  26. Son Epouse.
  27. le C. Gundacker Stahrenberg.
  28. La Comtesse Son Epouse.

L’Apres diné je jouai avec L’Ambassadrice de Venise, la C. Sintzendorff Grand Maitr., le Nonce, et le soir à l’Assemblée avec les memes.

le 7e. Juillet. Je m’occupai le matin à faire mon journal apres la Messe. Ma maxime spirituelle fut:

Angeli Gonzaga et si putas excise les si Gong. Gonzaga ala indi Angelus est

et l’Autre:

Sacrum pingue dato, nec macrum sacrificabo nec dabo pinque sacrum.

Apres avoir reçu le monde qui est marqué dans la liste ci jointe sub P. je me rendis vers une deux heures chez le Comte Kinski grand Chanceiller de Bohme qui loge dans la Chancellerie de ce Royaume, ainsi que je l’avois fait les autres jours precedens, et il donna un tres bon diné avec beaucoup de magnificence. Ceux qui furent de ce diner sont les suifant savoir:

  1. Moi.
  2. Mr. le Grandmaitre.
  3. le C. de Brühl.
  4. le Prince Albani.
  5. le C. Michelhautz d’Althan
  6. La C. Son Epouse.
  7. La C. d’Althan dite L’Espagnole.
  8. le Prince Emanuel Lictenstein [sic]
  9. la Princesse Son Epouse.
  10. le Consr. Prive de Bünau.
  11. le C. Badiani Grand Chanceiller d’Hongrie.
  12. le Prince d’Aursberg.
  13. la Princesse Son Epouse.
  14. le Nonce Apostolique.
  15. L’Ambassadeur de France.
  16. L’Ambassadrice de France.
  17. L’Ambassadeur de Venise.
  18. L’Ambassadrice Son Epouse.
  19. le C. d’Harrach Landmarschall.
  20. La C. Son Epouse.
  21. le C. Gundacker Stahrenberg.
  22. La C. Son Epouse.
  23. la C. Lisel ou Elisabeth Althan }
  24. la C. Kuhnin } de la Cour de Notre Imp.
  25. le Prince Lubomirski.
  26. le Prince de la Tour Taxis
  27. la C. Badiani Veuve.
  28. le Prince d’Hilburgshausen.
  29. le C. Joseph Kinski.
  30. le C. Philippe Kinski Grand Chancr.

Je jouai l’apres midi avec Mr. le Nonce, L’Ambassadrice de Venise, et la Princesse Emanuel Lictenstein [sic].

J’eus le meme soir de jouer avec S.M. l’Impce. regnante avec Mesdames la C. Sintzendorff femme du Grandmaitre et la C. Störck.

S.M.I. se lua beaucoup du beau present de porcellaine que le Roi mon tres cher Pere Lui a envoyé, et elle me reçu tres gracieuse me demandant toujours des nouvelles de LL.MM. mes tres chers Pere et Mere, et de toute ma famille. S.M.L’Empereur s’informa lorsqu’il survint avec beaucoup de bonté de l’etat de ma Sante. Je La partie de LL.L’Imperatrice etant finie, et LL.MM.II. etant allées à soupper de meme que Mesdames les Archiduchesses, le Grand Duc et son frere, je m’en retournai chez le Garnd Chancr. de Boheme, et j’y à l’assemblée qui fut tres nombreuse et j’y fis une partie de troissept avec le Nonce, l’Ambassadrice de Venise, et la C. Badiani Veuve. Je me retirai apres dix heures et un quart.

le 8e. Juillet. J’entendis la messe che à l’Eglise de Ste. Anne. Nov [fol. 33] Noviciat des Peres Jesuites. Le R.P. Confesseur etant retourné hier au soir au Ville je lui recitai le matin d’apres mes leçons savoir les six premieres demandes du 16e. Siecle dans le 6e. tome de nôtre histoire.

Je reçus ce jour la le monde ainsi qu’il est marqué dans la liste ci jointe sub Q. et dinai au logis avec Mr. le Grandmaitre le Prince Albani, Rostworowski, et Mr. Forester, le C. Bruhl ayant été invité à diner chez Mr. le Consr. Privé d’Erfa, et le B. Wesemberg dinant en ce jour à la table du marechal.

Je demeurai au logis jusques vers les sept heures Allors j’all Puis j’allai au Couvent de S.M. notre Imperatrice ou apres avoir assisté dans le Chœur d’en- [fol. 33v] d’enbas des Religieuses aux Litanies qu’elles chanterent à cause de L’Exposition qu’il y a dans leur eglise pendant les jours 9. et 10. d. c. j’eus l’honneur de faire ma court a S.M. ma tres gracieuse Grandmere et de Lui presenter une des lettres de mes sœurs Marianne, et Josepha. S.M. Imple. me parla puis de la façon que l’Impce. regnante veut me faire venir au matin du Dimanche qui vient, et quelque soir à faire Sa partie dans la Chambre aux jours meme qu’il n’y aura point d’heure pour les Dames. Je ferai plus amplement mention de tout cela aux jours que cela ce fera. S.M. troua bon de laisser la chose pour ce qui regarde les Ambassadeurs dans le meme etat dans [fol. 34] dans lequel elle se trouve c’est à dire que nous ne nous verrions que aux dinés qu’et assemblées qu’on me donnera en ville sans qu’eux viennent jamais chez moi ni moi chez eux. S.M.I. trouva aussi apropos que j’aille aussi une fois comme par maniere d’acquis chez les Princesses filles du grandDuc.

Elle n’approuva point ce que Mr. le Grandmaitre demanda pour savoir si je devois aller à l’Assemblée que le Landmarschall C. d’Harrach donnera Mecredi à l’occasion du jour de Made. Son Epouse.

Je retournai à huit heures et demi chez moi, et me retirai d’abord.

Il est à remarquer que Me. la C.Naidasti autre fois mon Aya vint me voir ainsi que avant que je me rendisse au Couvent de S.M. L’Impce.

le 9e. Ma maxime spirituelle fus:

Magni Deus linguam dirige quaso meam

et puis je notia ce qui suit:

Patrum dicta probo, nec sacris belligerabo

Belligerabo sacris, nec probo dicta patrum.

le 9e. Juillet. J’entendis la Messe dans la chappelle de la maison.

Le R.P. Confesseur s’etant trouvé incommodé la nuit passée d’une colique dut garder pendant toute la journée la chambre.

Ma maxime spirituelle fut:

Maria o nomen sub qui nemini desperandum

et la Profane:

Te tero roma manu nuda date tela latete.

Je m’occupai le matin en à expedier ma poste en ecrivant une lettre à S.M. la Reine, en reponse de la sienne du 1r. du Courant, une autre à Ma Sœur Marianne en reponse de la Sienne en date du 4e. de ce mois, et une autre à ma sœur Josephe en reponse de la Sienne en date du 28. d.p. J’avois reçu ces deux dernieres hier, et la premiere mecredi passé.

Je fis aussi ce matin tout le reste de mon journal.

Je recus ce jour la le monde marqué dans la liste ci-jointe sub R.

Je dinai chez mois avec les Cavaliers de ma suite et Mr. Forester.

Je demeurai le reste de la journée au logis et comme j’avois reçu cett’apres diné là une lettre de S.M. le Roi mon tres chere Pere en date du 4e. d.c. par la quelle S.M. m’ordonna de remettre en personne quatre Caisses de Porcellaine, je repondis aussi tot au Roi et je m’amusai dabord apres la table à voir faire tous les arrangemens pour le diné que je donnai le jour suivant à plusieurs Dames et Cavaliers des permiers de cette Residence.

le 10e. Juillet. Jour de Ste. Amelie et par consequens jour du Glorieuse Nom de A.M. L’Imperatrice ma tres chere grandmere toute ma suite se mit en Galla, de meme que la Cour à la Favorite et toute la ville de Vienne.

Je me rendis donc à 9. heures et ½ au Couvent de S.M. Imple. et allai en droiture dans les chambres d’enbas de L’Imperatrice et lorsqu’on nous avertit qu’il etoit tems pour la Messe chantée, je me rendis au Chœur des Religieuses pour y assister.

S.M.l’Imperatrice ordonnait que je vienne en haut, et j’eus l’honneur de la feliciter sur un si grand jour tant en mon nom propre qu’en celui de LL.MM. mes tres chers Pere et Mere et de tous mes chers freres et sœurs en nous recommandant tous à l’honneur de ces graces Maternelles.

S.M. reçut ma tres humble veneration, et soumission avec une bonté inexprimable comme aussi le petit present de Reliques que j’ai pris la liberte de mettre à Ses pieds. Ces reliques etoient une de Ste. Barbe, et de differens autres Sts. Florentins. S.M. Imple. voulut ensuite aller dans l’apartement du dehors de la Clauture ou etoient mis en ordre toutes les porcellaines que le Roy a envoyé le jour precedent pour S.M. L’Imperatrice en fut charmée, et m’ordona precisement d’en remercier S.M. le Roi de Sa part quoi qu’Elle le favroit aussi Elle meme. Ces porcellaines consiste en tout ce qu’il faut pour l’ornement d’une chappelle et les douze Apotre en statues de la hauteur haute d’une aune environ. Les dessins de toutes les pieces ont été fait à Rome et ceux des Apotres sont pris de Statues qui se trouvent a St. Jean de Laterans de Rome. Il y a outre ces outis pour la Chappelle toute une toilette de Dame aussi de porcellaine.

Je partis vers midi du Couvent pour me rendre à la Favorite afin d’y faire ma Cour à LL.MM.Imples. avant qu’Elles allessent à table. J’en fus reçus tres gracieussement et l’Imperatrice me fit dabord introduire dans Sa chambre au Lit et puis dans Son Cabinet. Je n’eus point l’honneur d’y parler à S.M. parce que l’Empereur etant survenu on alla à table les Archiduchesses suivrent LL.MM. de meme qui toutes les Dames dhormis hormis Made. la Comtesse Fuchs et Made. Cath. Ditr Dietrichstein qui resterent à causer avec moi dans le Cabinet jusqu’à ce que les Dames, et les Cavaliers s’etant retiré de la table de la table de LL.MM.Imples. je m’en retournai aussi chez moi Peu de tems apres le monde, qui devoit diner ici commença venir. La Princesse Emanuel Liechtenstein qui à ete nommé par L’Imperatrice Amelie comme Maitresse du logis fit les honneur de la mains.

Aussi bien ceux qui sont venu avant le diné que ceux qui ont été invité sont marqué dans la Liste ci jointe sub S.

On joua l’apres diné

On se mit à deux heures et demi a table apres la quelle on joua jusqu’à sept heures du soir.

Je fis ma partie avec la C. Sintzendorff femme du Grandmaitre, la Princesse d’Auersberg et la C. Lisel Althan.

Je ne pus point avoir ce jour là l’honneur de faire ma Cour à l’Imperatrice Regnante au jeu parce que l’Ambassadrice de France y alloit et que S.M.I. jouë toujours au Piquet au point avec Elle.

Je fus donc voir le jardin du C. Gundr. Althan qui est derniere le Couvent de S.M. nôtre Imperatrice et il me plut beaucoup à cause de Sa gentillesse. La maison est à plein pied, et outre le jardin il y a une tres jolie Orangerie. Nous trouvames ici celui qui en avoit eu la direction, et je lui dis de venir vendredi chez moi pour me montrer les dessins de divers autres jardins qu’il a fait batir pour plusieurs Seigneurs.

Au sortir du jardin je montai en Carosse pour aller chez le Prince Emmanuel Liechtenstein qui donne une magnifique Assemblée chez lui à laquelle vinrent beaucoup de Dames et Cavaliers et j’y fis une partie de troissept avec la maitresse du logis, L’Ambassadrice de Venise et la Princesse d’Aursberg.

J’y demeurai jusques à 10. heures et ½ apres quoi je retournai chez moi.* [margin : *Ma maxime Spirituelle fut:

[…]

et les Vers profanes:

Vervenincum […]

le 11 Juillet. Etant invité par le Prince d’Hilburgshausen

le 11. Juillet. On mit cejour là le deuil pour le Roi de Prusse et l’on portera quatre le deuil sans soise, mais de Camelot ou autre etoffe de laine sans denteles et deux semaines en Soye et denteles.

Etant La Messe fut au logis et comme j’etois invité à diner chez le Prince Hilburgshausen je me rendis à son Jardin vers les deux heures.

Je recus le monde qui est marqué dans la liste ci-jointe sub T.

eux qui dinerent

Il y eut un grand nombre de Dames et de cavaliers à diner, savoir:

  1. Moi.
  2. Mr. le Grandmaitre
  3. le C Brühl.
  4. le Prince Albani.
  5. le Consr. Privé Bünau
  6. le Prince Emanuel Liechtenstein.
  7. Son Epouse.
  8. le Grand Chancr. C. de Sintzendorff.
  9. le Nonce.
  10. le Prince d’Aursberg
  11. Son Epouse.
  12. le C. Harrach GrandMarschall.
  13. Son Epouse.
  14. le C. Harrach President de Guerre.
  15. le C. Gundacker Stahrenberg.
  16. Son Epouse.
  17. le C. Konigsegg grandmaitre.
  18. Son Epouse.
  19. la C. Frantz Stahrenberg.
  20. le C. Kinski Chancr. de Boheme.
  21. le Prince Lobkowitz
  22. Made. Son Epouse.
  23. la C. Coloredo.
  24. le C. Windischgratz.
  25. Son Epouse.
  26. le C. Badiani Chancr. d’Hongrie.
  27. le C. Dietrichstein Pres. de la Chambre.
  28. Son Epouse.
  29. le Prince Hilburgshausen
  30. la Princesse Victoire Son Epouse
  31. Made. de Baire
  32. Son Fille
  33. le B. Schleinitz.
  34. [blank]

On joua apres midi, et je fis ma partie avec les Princesses Emanuel Liechtenstein, Aursberg, et Lobkowitz. J’en partis vers les 6. heures et demi du Soir et y retournai apres huit heures. Le diné fut tres magnifique mais le soir tout le jardin fut illuminé du coté de la grande entrée et l’Assemblée fut dans le portique qui donne dans le jardin. Beaucoup de Dames et de Cavaliers s’y rendirent et on y entendis les trois nouveaux chanteurs qui ont été pris au service de S.M. Empr. savoir Appianino, Monticelli et Babbi. Le premier est le meilleur de tours, le deuxieme est fort bon, et le troisieme aussi mais Amorevoli me plait davantage.*

[margin: * Ma maxime Spirituelle fut:

Dulce tuum nostro seribas in pectore nomen

et les Vers profans:

Flos queram factus florem fortuna …]

le 12e. Juillet. Je sortis à midi de chez moi, pour me rendre au Couvent de l’Imperatrice. J’eus l’honneur de parler pendant deux heures avec S.M. tant à cause du Ceremonie avec les Ambassadeurs qu’à cause de ce que j’avois fait à la favorite ces jours passé. S.M.I. voulant etre informée de ce qui c’etoit passé en à cette occasion j’eus l’honneur de lui rendre compte du tout ainsi qu’il est marqué i dessus au 10. d.c.

Apres etre parti du Couvent j’allai en droiture au jardin du LandMarschall Harrach ou j’avois été invité à diné Je vis avant que l’on se mit à table tous les apartemens de l’etage noble qui sont tres beau, et ornés d’une quantité de tableaux de divers peintres Napolitains tant moderne que plus anciens. La Chappelle de St. Janvier est aussi fort propre et asses grand. Le jardin à un beau gravier sur lequel on doit marcher tres commodement à ce qu’il m’a paru de la fenetre, et celon ce que d’autres m’en ont rapporté. Il n’est pas bati Non d’une suite, mais il y a cinq differens jardins dans reunis ensemble.

Il y eut à diner plusieurs Dames, et Cavaliers, savoir:

  1. Moi
  2. Mr. le Grandmaitre
  3. le C. Brühl
  4. le Prince Albani
  5. le Consr. Privé Bünau
  6. le Prince Emanuel Liechtenstein
  7. Son Epouse.
  8. le GrandChancr. C. Sintzendorff
  9. le C. Gundacker Stahrenberg
  10. Son Epouse
  11. le C. Frantz Stahrenberg
  12. Son Epouse
  13. le C. Harrach Pres: de Guerre
  14. le Prince Lubomirski
  15. le C. Kouvenhuller Statthalter
  16. L’Ambassadeur de Venise
  17. Son Epouse
  18. le Nonce Apostolique
  19. le Prince Hilburgshausen
  20. le C. Kinski Chancr. de Boheme.
  21. Son Epouse
  22. la Princesse Longueval
  23. le C. Harrach Landmarschall
  24. Son Epouse.
  25. Madlle. d’Harrach Sa Niece.

Je ne pus point faire la partie de troissept à cause qu’ayant fait demande par le C.Konigsegg à quelle heure je pourrois faire ma cour à S.M.L’Impce. regnante il m’avoit repondre que S.M.I. souhaitoit que cela fut a six heures et demi du soir.

Apres donc m’etre rendu un momment chez moi pour dire mes prieres ordinaires, je fus l’heure nommé à la Favorite, et lorsque je jus entre dans la Spiegel-zimmer Made. la Grande Maitresse me dit de la part de l’Imperatrice que je n’avois qu’a entrer dans la chambre au Lit de S.M. et quand je fus à la porte de celleci. L’Imperatrice ouvrit elle meme le rideau en me recevant fort gracieusement et me disant qu’elle avoit plaisir de me revoir. Je lui baisai aussitôt en entrant les mains et la remerciai de ce qu’elle m’avoit permi de revenir lui faire de nouveau la Cour. S.M.I. m’ordonna ensuite de la suivre dans Son Cabinet ou elle se mit sur un tabourret appuyé contre une table et me fit asseoir vis à vis d’Elle sur un autre tabourret. S.M. me demanda avec beaucoup de bonté si tous ces grands dinés ne me fatigoient pas, et j’eus l’honneur de Lui repondre que je n’en etois ponit du tout fatiqué et que meme je recevois continuellement beauoup de politesse de toute la noblesse que j’avois tout bien de m’en louer, comme aussi de me plaire en cette residence puisque j’y recois tant de graces de LL: MM: Imples. et que je ne saurois asses remercier l’Imperatrice meme au nom de mes chers Pere, et mere, le Roi et la Reine de ce que S.M. daignoit si souvent de me permettre de l’approcher si souvent et de [_?_] pres L’Impce. me repondit fort gracieusement sur cela qu’Elle seroit toujours charmée de me temoigner ses bonnes graces et l’amieté qu’Elle a pour LL: MM: le roi et la Reine en cela et en d’autres occasions. Ensuite S.M. me demanda comment je m’etois diverti le soir d’auparavant chez le Prince Hilburgshausen, et qu quelle des voix m’avoit plu devantage. Je repondit sur cela que c’etoit Appinnino, surquoi S.M. montra son bon grè et me disant que j’avois rencontré en cela son gout.

Je lui repliquai que je me ferois une honneur et goire de rencontrer en tout son approbation et ces bonnes graces.

Apres que j’eusse eu l’honneur de m’entretenir pendant une grosse demie heure avec [fol. 43v] avec S.M.I. la Grand Duchesse et la l’Archduchesse Marianne sur vinrent suivies des deux Princesse filles de la grand Duchesse dont la premiere s’appelle Marianne, et la deuxieme Charlotte. La princesse Marianne a deux ans environ et l’autre six mois. S.M. L’Impce. me fit l’honneur de me dire que comme j’avois souhaite de les voir elle les avoit fait venir ici afin de m’epargnier la peine d’aller chez elles.

Quelque tems apres j’eus l’honneur de jouer avec S.M. dans la Chambre au lot de L’Impce. avec Elle, la Grande Duchesse et la C. Harrach femme du GrandMarschall chez le que je me rendis à neuf heures et demi. J’y fis une autre partie avec le Nonce, la Princesse Aursberg, et la Princesse Lobkowitz, et je me retirai une heure apres.

On poura voir dans la liste ci-jointe sub U. le monde qui a été chez moi ce jour là.

Ma maxime Spirituelle fut: Satiabor cum aparuerit gloria tua.

et les autres vers profances:

Tua quod nihil refert percontari desinas.

le 13e. Juillet. Je m’occupai le matin à ecrire une lettre à S.M. la Reine en reponse de la Sienne du 8e. d.c. et une autre à Made. la Princesse de Weissenfels en reponde de la Sienne du meme jour par la quelle Elle me mande que la C. Brühl est heuresement acouchée d’un deuxieme fils.

On pourra voir dans la Liste ci-jointe sub W. le monde qui a été chez moi.

La GrandeMaitresse de L’Imperatrice Amelie Princesse Esterhasi m’ayant invité à diner chez Elle je m’y rendis vers les deux heures. Elle loge dans le palais Impl. qu’on appelle ici die Bürg dans le meme apartement qu’occupoient autrefois la Reine ma tres chere Mere et Made. l’Electrice de Bavaiere ma Tente comme Archiduchesses.

La Compagnie de Dames et de Cavaliers qui se trouverent furent outre:

  1. Moi.
  2. Mr. le Grandmaitre.
  3. le Prince Albani
  4. le C. Brühl
  5. le Consr. Privé Bünau.
  6. le Prince Lubomirski
  7. le Nonce Apostolique
  8. le Prince Emanuel Lichtenstein
  9. Son Epouse
  10. le C. Königsegg Grandmaitre
  11. Son Epouse
  12. la C. Lisel Althan Dame de la Cour }
  13. la C. Kuhnin Dame de la Court } de Notre I.
  14. la C. Erdedy dame de Cour }
  15. la C. Palfi Veuve fille de la maison
  16. le General C. Linde Apremont
  17. Son Epouse fille de la maison
  18. le C. Canal Ministre de Sardaigne
  19. la Son Epouse niece de la maison
  20. la Princesse Michael Esterhasi Maitresse du Logis.

On joua l’apres midi jusques à 6. heures et je fis ma partie avec la Princesse Esterhasi, la Princesse emanuel Lichtensein et la C. Lisel Althan.

J’allai ensuite voir l’Apartement de S.M.I. ma tres chere Grandmere qui est le meilleur de toute La Bürg. Il est aussi de celui de la Princesse Esterhasi fort ma meublé, et il n’y de bon que la Chambre au Lit de S.M. L’Imperatrice, et un petit Cabinet qu’Elle a gagné sur la fassade de la Chancellerie de L’Empire dans un petit coin quelques estempes e quelque tableau, comme par exemple celui de Carlo Maratta qui est le C. le tableau du GrandAutel de Sa grande Chappelle. Je m’en retournai a 7. heures au Logis et retournai à huit heures et demi à l’Assemblée, ou il y avoit beaucoup de monde. Elle fut chez la Princesse esterhasi et je fis ma partie avec les Princesses Esterhasi et Emanuel Liectenstein et Mr. le Nonce. J’y restai deux heures.

le 14e. Ma maxime spirituelle fut:

Omnia sunt hominum tenui pedentia filo

Et subito casu quae valuere ruunt

et L’autre :

Ante Mare et terras et quod tegit omnia caelum

Unus erat toto quondam natura vultus in orbe.

Quem dixere Caos, rudis indigestaque moles

Nec quicquam nisi pondus iners congestaque eodem

Non bene junctarum discordia semina rerum, etc.

le 14. Juillet. Apres avoir entendu la Messe comme toujours dans la Chappelle de la maison je recus le monde qui est marqué dans la Liste ci-jointe sub X. et me rendis à dix heure au Couvent de l’Imperatrice ma tres chere Grandmere, laquelle ne [_?_] pas trouvée trop bien la nuit preceden_ ordonna que je dinasse avec Elle dans Son apartement d’en haut. L’incommodité de S.M. ne fut qu’un gros mal de tete qui à ce que Made. Klenck m’a assuré n’est rien d’important. S.M.I. les ayant de tems en tems Au [fol. 46v] Au reste L’Imperatrice fit apres la table la partie de troissept ainsi qu’Elle l’avoit faite des autres jours que j’ai l’honneur de Lui faire ma Cour.

S.M.I. ma tres gracieuse GrandMere me dit entre autres que comme le Nonce m’avoit fait sentir chez le LandMarschall C. Harrach qu’il avoit envie de me surprendre un jour chez moi par le petit degres puisque les autres Ambassadeurs, comme aussi les circonstances ne s’accordoient pas encore S.M. jugeoit à propos que je Lui rendis cette Visite aussi incognito qu’il seroit possible, et que pour cela je devoir me servis du Carosse de Mr. de Bünau pour aller chez notre cher Nonce. Je repondis sur cela que j’etoit tres prêt obeir a S.M.

Elle eut la bonté de me dire dans le discours que je devois faire cela particulierement pour un si digne Prelat et qui le merite en Verité.

Je restai dans le Couvent jusques vers le 6. heures du soir et lorsque je fus retourné chez moi je n’en sortis plus pour ce jour là.*

[margin: * le Nonce vint ce soir là vers les 9. heures me surprendre pendant que j’etois occupé à mon soupé. Il me fit milles polisses et assurances de son attachement pour LL: MM: mes pere et mere, et pour toute ma maison.]

Mai maxime spirituelle fut:

Serus aut citius sedem properamus ad unam

Serius aut citius funeris hora venit.

et l’autre:

O medici medici Mediam pertundite venam.

le 15e. Juillet. Apres avoir recité au R.P. Confesseur de le reste du 16e. Siecle s’est à dire depuis la 9. jusques à la 10. et tout le 18e. J’entendis la messe à S. Anne dans la Chappelle de mon St. Patron qui est un model du tombeau de St. Francois Xavier qui est à Goa mais de la meme tribune de laquelle je l’avois entendu l’autre fois.

Quand je fus de retour de l’Eglise je reçus le monde qui est marqué dans la liste ci-jointe sub Y. et ceux dinerent ici mais sans invitation formelle y sont aussi marqué.

Je m’occupai une heure apres la table à faire mon journal.

Umgebungskarte Wien

Je sortis vers les sept heures du Soir pour aller au Pratter qui est le Lieux de la Chasse reservée de S.M.L’Empereur ce qui est de Cerfs ou l’on ne peut entrer qu’au mois de May, mais S.M.I. a prmis qu’on l’ouvre chaque fois que je voudrois y aller. Je descendis à la GrüneHauss ou je pris du lait et du beur [sic] frait.

Le Pratter est un bois delicieux divisé par ci par là en aller mais en quelque endroit le bois est fort etroit et c’est cette varieté qui charme le plus. Je me retournai a 9. heures et demi de cette promenade et me retirai aussi tot sans souper.

Ma maxime Spirituelle fut:

Omnem diem tibi diluxisse supremum

et l’autre:

Iam satis est corpusse alios corpamut et ipsi.

cc-262-a_0001_1_p24-C-R0150